Le remède me direz-vous? Le respect!

securité à l'hôpital

Un reportage au journal télévisé de France 2 hier soir est venu nous rappeler combien les soignants hospitaliers sont confrontés à une violence quotidienne, au «mieux» psychologique, au pire physique, à l’extrême mortelle.

Certes, nous pourrions trouver de quelconques circonstances atténuantes à ce patient aviné qui insulte un jeune médecin.
Cependant, ces violences sont majoritairement le fait de patients ou de leurs familles sensés être en possession de toutes leurs facultés cognitives.

Ceux-là même vous diront, pour appuyer une attitude qu’ils jugent légitime, tant elle leur est devenue naturelle, qu’une insulte, de celles que l’on manie au quotidien au volant de son automobile, n’est pas une atteinte physique et ne porte pas à conséquences.

Eh bien si! L’impact psychologique immédiat pour le soignant fait inévitablement ricochet sur son état physique à court ou moyen terme.

Les praticiens de ville, médecins, pharmaciens, infirmières,… ne sont pas épargnés par ce mal qui touche le corps médical.

Déjà épuisés par un système à bout de souffle, essorés tant et plus par un ministère géré à la petite semaine par des fonctionnaires qui à l’évidence n’ont jamais mis les pieds dans un cabinet médical ou une pharmacie, ils doivent, au surplus, gérer une agressivité et une violence quotidiennes à leur égard, franches ou larvées.

La cause?

Le patient-roi, qui veut consommer de la santé comme on lui a appris à consommer fast et discount, qui veut tout, tout de suite, sans discuter, sans remercier, sans bourse délier.

Le patient-qui-sait parce-qu’internet lui a dit et que ces nouveaux forums et «journaux pour bonnes-femmes» devenus électroniques ont, comme ce que l’on dit «dans le poste», forcément raison, et, l’emportent sur la femme ou l’homme de l’art qu’il a en face de lui et dont les compétences acquises et entretenues ne font plus le poids.

Le patient enfant-gâté qui n’admet pas se heurter à un refus pourtant légitime, motivé et expliqué de la part du professionnel de santé, tel celui, qui, conditionné par quelques praticiens en mal de notoriété médiatique, est prêt à vous passer sur le corps pour SON médicament et surtout pas sa pâle copie prescrite et délivrée avec la complicité de l’Etat, et, à se livrer, contre vous, à toutes les extrémités comme Harpagon à qui l’on voudrait dérober sa précieuse cassette.

Ereinté, vous lui mettez sous le nez une affichette préparée avec dépit et résignation, lui demandez, comme elle le stipule et s’il compte aller plus avant dans la mise à exécution de ses menaces, de vous préparer illico et au préalable un chèque de 10 ans de prison et de 150000 euros d’amende. Ca calme.

Le remède me direz-vous? Le respect!

Celui avec un grand R, celui que l’on doit à son semblable dans une société humaine et organisée.

Celui que l’on doit au professionnel de santé que l’on a en face de soi, qui a entrepris pour vous de longues et épuisantes études, certes pas dans le plus pur désintéressement comme on s’évertue toujours à le lui faire jurer, personne ne vivant d’amour et d’eau fraîche, mais avec l’ambition première de soigner, soutenir, accompagner son prochain quel qu’il soit et de rendre service à la société, en se moquant royalement de la couleur du comprimé ou du retard accumulé parce-qu’il a passé une heure à soutenir un mourant ou sa famille plutôt que de se précipiter sur un nez qui se prend pour un goutte-à-goutte.

Ce Respect que l’on semble avoir oublié et que l’on n’enseigne à l’évidence plus.

Doc Philou

4 réflexions sur “Le remède me direz-vous? Le respect!

  1. 1/ »Ceux-là même vous dirons, pour appuyer une attitude » (§3)
    Ici, comme ailleurs le correcteur orthographique, ex prof, veille !
    2/ Mon père était médecin et certains patients impatients arrivaient (quand ils ne le déposaient pas dans la boîte à lettre) avec ‘leur’ ordonnance : longue liste, dûment sabrée par mon praticien de père, c’était il y a 40 ou 50 ans, et il n’y avait pas internet …
    amicalement, FIERE BLOTTE …

  2. Ce post n’est-il pas à sens unique ?

    Et le respect du médecin et des personnels soignants vis à vis du patient , qu’en fais tu ?
    N’as tu jamais rencontré de mépris vis à vis des patients chez ceux qui soignent ?
    Le système hospitalier actuel n’est-il pas déshumanisé et lui aussi générateur de violence?

    Le respect doit être à double sens . Respect du personnel soignant pour les patients et respect par le patient du soignant.

    Pour ma part, je crois que souvent les tords sont partagés

    • Loin de moi l’idée de faire du sens unique.
      Il s’agissait de mettre en lumière, suite à un reportage diffusé au journal télévisé de France 2 dimanche 8 septembre, la violence dont les professionnels de santé sont victimes à l’hôpital comme en ville.
      Pas facile dans un post court comme dans un reportage de quelques minutes « d’instruire à charge et à décharge ».
      Cette violence est, tout au moins en partie, la résultante de la perte de respect à l’égard de l’autre, qui, comme je le souligne touche toute la société, et pas uniquement les professionnels de santé.
      J’admets bien volontiers que certains d’entre eux puissent manquer de respect envers leurs patients, soit par nature, soit parce-que leur formation aux relations humaines a été insuffisante, soit parce-que, comme tu le soulignes, épuisés par un système hospitalier déshumanisé et livré au rendement plutôt qu’à l’humain ils ne parviennent plus à faire face.
      Le respect dû au malade justifierait un article à lui tout seul.
      A partir de quand est-on irrespectueux envers son patient? Familiarité, condescendance de celui qui sait envers celui qui ne sait pas ou ne devrait pas savoir, diagnostic annoncé entre deux portes…?
      En tout état de cause, rien ne saurait justifier la violence des paroles ou des gestes, ni dans un sens, ni dans un autre
      Irrespectueux envers leurs patients les professionnels peuvent l’être sans doute, ne nous voilons pas la face, violents on peut en trouver, meurtiers à dessein j’en doute.

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